Lorsque le Chef de l’Etat nomme un ministre, il le fait pour plusieurs raisons. De par son cursus, le promu jouit de qualités qui lui sont propres. D’une manière générale, il est au service du pays.
Mais comme il y a la règle de proximité, cet homme politique qu’est le ministre est originaire d’une contrée, d’un village, d’un département et d’une province. On attend donc de lui un retour d’assesseur sur le plan politique, notamment rallié à sa cause le maximum d’électeurs.
Le message politique qu’il transmet à ses frères du village doit être en cohérence avec la politique générale du Chef de l’Etat et du gouvernement dont il est un membre imminent. Il s’agit pour lui de se rapprocher des populations en lieu et place du président de la République pour traduire en actes le schéma de politique générale émis par le chef de l’Etat.
Pour cela, il doit en toutes circonstances être capable de réunir ses parents et transmettre ce message. Or, de nombreux ministres sont, une fois nommés, coupés des réalités que vivent les populations de leurs contrées respectives. De fait, le ministre est censé être celui qui soulage les populations de sa contrée par des dons, des legs ou des actions ponctuelles lorsqu’il se retrouve avec les « siens ».
En retour, lorsqu’il sollicite le soutien politique de ses ‘’parents’’, il est logiquement suivi. Dans le cas spécifique où il aura été d’un apport régulier et au contact des populations. Dans le même temps, un ministre reste un ministre. Il n’y a pas de ministre pauvre et de ministre riche. Tous, logiquement, ont le même traitement salarial à quelques variantes prêtes.
Ce qui veut dire que, un ministre qui ne veut pas être proche de ses populations, en prenant le prétexte qu’il n’a pas suffisamment d’argent pour entretenir cet électorat, est tout simplement un avare. Dans le septentrion, une ministre est très active et sa présence auprès des siens, est remarquable. Pourtant, elle n’est pas comme certains « riches » du gouvernement, qui brillent par leur avarice.
Ces derniers ont une astuce simple. Ils ont déserté leurs fiefs et se cantonnent à Libreville pour ne pas être régulièrement sollicité par les populations. Et naturellement par leur base électorale. Lorsque par hasard ils se retrouvent dans leurs fiefs, ils ne mettent pas du temps et leur séjour passe même inaperçu.
Certains sont surpris d’apprendre que le ministre était là le week-end. Même les autorités administratives et politiques de leur circonscription sont surprises d’apprendre que le ministre était là. C’est dire combien certains de nos ministres ont horreur de se faire « dépouiller ».
De l’avis d’un bon nombre d’observateurs, « lorsqu’un ministre se conduit de la sorte, c’est qu’il n’est pas sûr de durer au gouvernement ». Il préfère donc faire des économies et préparer sa sortie en étant rassuré par ses économies. Mais, cela ne sert pas la politique du Chef de l’Etat. Au contraire, les populations pensent que le ministre agit ainsi sur instructions de son patron. Ce qui est faux.
Lorsqu’on est avare, on le reste et malgré les avantages pécuniaires, on préfère tout garder et ne pas partager. Une option suicidaire qui à terme, se paie cash le jour du vote. Un ministre invisible, n’est pas populaire et ne connait personne d’autre que son cercle restreint.
Ces ministres sont un peu partout dans le pays. De l’Estuaire en passant par l’Ogooué-Ivindo, le Moyen-Ogooué, le Haut-Ogooué ou l’Ogooué-Lolo, ils plombent la politique du Chef de l’Etat, tout en laissant le soin à leurs collègues du même coin de se charger de soutenir les populations.
Vivement le remaniement pour que ces ministres invisibles soient virés purement et simplement quoi !